Rapport mensuel sur l’activité indigène dans le Département de Constantine, 26 février 1942
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Ce rapport donne un aperçu d’ensemble de février 1942. On peut y lire également des informations sur les élus musulmans, les oulémas réformistes, les confréries religieuses, les indigènes israélites, la presse, les questions économiques, les propagandes…
L’ouverture de l’école libre à Constantine pour les élèves juifs n’a pas pu encore se faire pour des questions matérielles. Le président du Consistoire M. Bakouche a demandé à l’autorité préfectorale et à l’Académie que les locaux d’une des trois écoles fermées dans le quartier juif, par application du numérus clausus, soient réouverts et reclassés, comme école publique en faveur des élèves licenciés fils de certaines catégories de Juifs justifiant des titres militaires ou de services exceptionnels.
La loi du 18 février fixe le nouveau statut de la population juive algérienne. Elle prévoit de larges exceptions et accorde sur leur demande, la citoyenneté française à certaines catégories de Juifs, anciens combattants ou descendants d’anciens combattants. Cette nouvelle réglementation mal interprétée par les Musulmans est considérée comme un retour en arrière par rapport à la loi du 7 octobre abrogeant le décret Crémieux, alors qu’elle ne fait que fixer le statut des Juifs algériens.
Les autorisations de débits de boissons ne peuvent plus être conservées par les indigènes israélites ayant perdus la citoyenneté française.
Le rapport mentionne le procès du tribunal d’Etat de Lyon où 32 spéculateurs juifs algériens sont inculpés pour hausse illicite par vente fictive à la chaine sur simple jeu d’écriture. D’importantes personnalités sont inculpés dans ce procès : les frères Douied d’Alger, M. Elie Ghozland et divers gros commerçants d’Oran et de Constantine.
“Les dirigents juifs de Constantine ont commencé une manoeuvre qui a abouti à une première entrevue entre le Grand Rabbin Jais, le président du Consistoire et deux prêtres de l’Eglise catholique, afin de chercher un appui auprès des catholiques en puisant des arguments antiracistes dans l’Evangile”.
Le rapport cite le journal “L’Entente” qui a été censuré par le service de contrôle des Informations. Dans l’article intitulé “Les Musulmans, l’Ordre des médecins et le statut des Juifs”, le docteur Bendjelloul fait l’éloge de l’organisation de l’ordre des médecins et indique qu’il convient de s’incliner devant les décisions du Maréchal, que l’application du statut des Juifs en Algérie est une nécessité. Il propose devant l’insuffisance de ce corps médical dans ce pays, que les médecins juifs qui devaient être privé d’exercer, soient envoyés dans les campagnes où il y a un manque de médecins. Il demande également que les sage femmes juives continuent d’exercer et que le numérus clausus ne leur soit pas appliqué. “Cet article a été entièrement censuré en raison du but politique recherché (rapprochement avec les Juifs en vue d’un appui financier ultérieur de leur part).”