Description

Ce rapport donne un aperçu d’ensemble de mai 1940 sur l’activité politique des élus musulmans, des oulémas réformistes, du parti du peuple algérien, etc. Nous pouvons y lire également des informations sur la jeunesse du congrès musulman algérien, l’action des partis européen sur les Indigènes, les travailleurs indigènes, la question économique, etc.

L’incident au cours duquel un indigène, ancien combattant, médaillé militaire a été tué a laissé un goût d’amertume chez les anciens combattant musulmans. “Cette affaire est symptomatique de l’hostilité qui subsiste, dans tous les milieux indigènes, à l’encontre des Israélites”. “Les accusations, fondées ou non, de spéculation portées fréquemment contre des Israélites” sont de nature à envenimer les choses.

Une longue note concerne les rapports entre Israélites et Musulmans : “On a, de tout temps, signalé cette hostilité”. “Les Musulmans professent pour les Juifs le plus souverain mépris (écrit par exemple le Colonel Robin, analysant les causes de la grande révolte kabyle, dans son ouvrage sur “L’insurrection de la Kabylie en 1871″, c’est à tel point que tuer l’un d’eux est à leurs yeux une action déshonorante, comme serait celle de tuer une femme sans défense.” “Les Musulmans méprisent les Juifs, mais ils ne les honorent pas de leur haine…Le Juif a rendu des services en Algérie; toutes les fois qu’on a créé des postes nouveaux, le premier commerçant qui s’y est établi a toujours été un Juif; dans les villes lorsqu’on ne craint pas de marchander, c’est encore dans les magasins juifs qu’on trouve à se pourvoir à meilleur compte; le marché une fois accepté, le Juif est généralement honnête dans son exécution”. “Beaucoup d’indigènes ont laissé ce qu’ils possédaient aux mains des Juifs…L’ostentation, le besoin de paraître mettent le chef arabe entre leurs mains…” Cependant les Musulmans ont été froissés de nous voir élever à notre niveau des gens qu’ils regardent comme vils. Ils nous ont plaints d’avoir élevé les juifs à notre hauteur, et on conçu pour nous une certaine mésestime : ce ne sont pas les Juifs qui deviennent Français, disaient-ils avec amertume, ce sont les Français qui se font Juifs”. Mais ce dont ils ne pouvaient supporter l’idée, c’était la possibilité de voir des Juifs les commander…”.

“La note est à peu près la même chez tous les observateurs avertis, et les massacres de Constantine en 1934 ont montré que la situation, à cet égard, n’avait pas sensiblement évolué depuis le siècle dernier. Ce n’est qu’avec impatience que les Musulmans voient l’entrée des Israélites dans nos administrations. La propagande allemande, d’autre part, ne cesse de flatter ce sentiment.”