Le 1er juin 1942, le Préfet de Constantine s’adresse au Commissaire de Police de Guelma (pp. 283-284) et lui demande d’enquêter sur le dénommé EL KRAÏM Arnaud (Armand) pour savoir « s’il est Juif au regard de la loi du 2 juin 1941 », et « dans l’affirmative l’inviter à souscrire d’urgence sa déclaration de recensement… ». Le 10 juin le Commissaire lui répond : « l’intéressé, qui était lieutenant dans l’armée, a été tué sur le front à Angeville (Oise) le 16 juin 1940 ». Il rajoute cependant : « Il a laissé une veuve avec un enfant. Il était né en Algérie, petit-fils d’un juif, sujet marocain ».
Le 26 Octobre 1942, le Gouverneur Général de l’Algérie transmet au Préfet de Constantine une note ( pp. 294-295) avec une liste de « Titulaires de comptes à la Caisse d’Épargne ou aux Chèques Postaux paraissant être de race juive et qui n’ont pas souscrit de déclaration de recensement ». Parmi les neuf personnes citées figure le nom de EL KRAÏM Armand tué sur le front en 1940.