Janvier à Décembre 1942 – Notes de Mairies de nombreuses Communes d’Algérie au Préfet de Constantine (Service des questions juives et des Sociétés secrètes) concernant les déclarations de particuliers juifs pour la délivrance de cartes d’alimentation en vue du recensement, ou de personnes ayant une ascendance juive partielle et demandant à être dispensées du recensement ou même à obtenir un certificat de non appartenance à la race Juive. Il est parfois mentionné que « l’intéressé a fait sa déclaration raciale ». La profusion de ces notes, par lesquelles les Juifs qui n’avaient encore fait de déclaration étaient signalés, indique le caractère particulier que l’Administration attachait à la rigueur du recensement. Des enquêtes sont diligentées et des sanctions requises contre les retardataires ou les réfractaires. Parfois un particulier dont le nom peut prêter à confusion s’avère être un indigène musulman. Des cas particuliers sont examinés par la suite.
28 Mars 1942 – Lettre du Gouverneur Général de l’Algérie (pp. 126-127) au Préfet de Constantine lui indiquant qu’il note que dans certaines communes le nombre de cartes d’alimentation délivrées à des israélites est nettement supérieur à celui des déclarations souscrites lors du recensement – en fait 106 pour la commune de Constantine et 1.199 pour celles de Bone, les plus élevés. Il relève quelques cas d’individus qui n’ont pas fait de déclaration, mentionne qu’il « conviendrait de demander la liste nominative des douze juifs qui ont reçu une carte d’alimentation à Oued-Seguin, six d’entre eux n’ayant pas fait de déclaration ». Il demande au Préfet « de bien vouloir procéder à une enquête sur cette situation en vue de m’en communiquer les résultats et me transmettre les déclarations que vous aurez fait souscrire aux personnes visées ci-dessus accompagnées le cas échéant de propositions de sanction à prendre contre les retardataires ».