5 février 1942 – Copie d’une lettre adressée par un particulier au Maire de la Commune de BONE. Le nom de cette personne n’y est pas mentionné. Celle-ci précise en premier lieu qu’elle retourne au Maire une note du 25 novembre 1941 par laquelle il lui est notifié que ses enfants « devraient être considérés comme juifs au regard de la loi et par suite recensés comme tels », apparemment suite à une délation.
L’individu, juif, argumente ensuite très longuement, en faisant valoir des raisons légales (il cite les lois du 25 juin et 3 octobre 1940, du 2 juin 1941), sociales et personnelles que ses enfants nés d’une mère catholique (fille d’un officier Français) et élevés dans cette religion, ne peuvent être considérés comme appartenant à la race juive.
Il conclut sa lettre en affirmant : « … Il ne sera, je pense, au pouvoir de personne de m’empêcher de faire de mes enfants de bons Français, quoiqu’il advienne. Mon désir essentiel est qu’ils puissent être aussi, sans restriction, de bons serviteurs du Pays ». En post-scriptum il demande à ce que lui soit communiqué le nom du délateur.