Renseignement sur le moral des populations musulmanes, Constantine, 14 septembre 1942
Description
Ce rapport souligne la crise grave et durabe du moral des populations musulmanes : ils n’ont plus rien à attendre du moral de la France. Cet état d’esprit donne naissance chez beaucoup à un sentiment de haine. Ce document se démarque des autres rapports officiels des autorités locales qui montrent un optimisme de façade, avec des formules telles que : “rien à signaler”, “la situation reste satisfaisante ou bonne”, “les populations nous restent fidèlement attachées”. Il faut “pénétrer plus profondément dans l’intimité indigène, pour être atterré des confidences qu’on reçoit”. Les indigènes ne se plaignent plus seulement des difficultés actuelles, mais ils montrent aussi maintenant une crainte de l’avenir. Le rapport décrit l’attitude du docteur Bendjelloul, qui a envoyé un télégramme pour protester contre l’arrestation de Gandhi, il a adhéré au “Groupe Collaboration” et se montre partisan de l’Allemagne, car il pense que “seul Hitler améliorera le sort des musulmans et les débarrassera enfin du joug de la France”.