Description

Une enquête est diligentée pendant plusieurs mois pour déterminer si les frères Henri et Charles BOUCHARA ainsi que leur sœur Gilette sont ou non de religion juive.

30 Octobre 1941 – Le Commissaire Général aux Questions juives écrit au Préfet de Constantine pour l’informer qu’il a prévenu le Docteur Henri BOUCHARA « qu’il est juif aux termes de la loi du 2 juin 1941 et qu’il doit se faire recenser.

9 Mars 1942 – Le Gouverneur Général de l’Algérie écrit au Préfet de Constantine qu’il est informé par le Commissaire Général aux Questions Juives que le Dr. Henri BOUCHARA, « issu de deux grands-parents juifs, doit être considéré comme juif, car, bien qu’ondoyé en octobre 1939, il ne s’est fait baptiser que le 24 juin 1941. Il doit… participer aux opérations de recensement des juifs… ». Il rajoute que le frère et la sœur du Dr. BOUCHARA ne se sont pas fait non plus recenser, et « si ces deux personnes ne peuvent établir avoir adhéré avant le 25 juin 1940 à une autre confession que la religion juive, elles devront également… souscrire les déclarations… ».

25 Mars 1942 – Le Commissaire, Chef de la Police Spéciale Départementale écrit au Préfet de Constantine pour lui rendre compte de la filiation des intéressés (NdR : leur grand-mère aurait des parents tous deux non juifs), et que « Gilette BOUCHARA épouse BRET Henri a été baptisée par un prêtre catholique le 12 Octobre 1934 à l’Église de l’Agha, Alger, ainsi que l’atteste un certificat de baptême qui nous a été présenté. BOUCHARA Charles qui ne peut établir son adhésion à une autre confession que la religion juive, déclare avoir été recensé comme juif à Alger le 7-9-1941ainsi que l’atteste un récépissé détenu par Me MARBOT Avoué ».

27 Avril 1942 – Le Maire de Constantine informe le Préfet que les frères BOUCHARA avaient déjà été recensés dans la Commune d’Alger, et il précise « que leur sœur Gilette… institutrice maintenue en service, fait actuellement l’objet d’un enquête de la part de la Police Spéciale pour définir sa citoyenneté ».

9 Mai 1942 – Le Préfet de Constantine écrit au Gouverneur Général de l’Algérie pour lui confirmer que les frères BOUCHARA ont été recensés comme Juifs à Alger, et que « dans ces conditions, il ne semble pas que des sanctions soient à envisager à l’encontre du Docteur BOUCHARA… En ce qui concerne Mlle Gilette BOUCHARA le certificat de baptême qui lui a été délivré à Alger ne portant pas la légalisation de la signature de l’autorité ecclésiastique, l’intéressée à été invitée à faire le nécessaire… ».