Rapport mensuel sur l’activité indigène dans le Département de Constantine, 29 janvier 1942
Description
Ce rapport donne un aperçu d’ensemble de janvier 1942. On peut y lire également des informations sur les élus musulmans, les oulémas réformistes, les confréries religieuses, les indigènes israélites, la presse, les questions économiques, les propagandes…
La population indigène juive est confrontée au problème de la scolarisation des enfants juifs qui sont renvoyés des écoles. A Constantine, deux mille enfant juifs sont privés d’instruction et le Consistoire recherche un million pour pouvoir les scolariser. La ville de Constantine compte près de 15 000 Israélites, soit la moitié de la population juive du département. Les milieux juifs fortunés craignent de nouvelles mesures et c’est pour cette raison qu’ils ne souscrivent pas au Consistoire. Celui-ci ne réussit pas à réunir les fonds nécessaires pour scolariser les jeunes juifs. L’école Bergson n’a pas pu encore ouvrir et ses locaux sont en cours d’aménagement. M. Marcel Toubiana, ex-professeur de lettre agrégé a été désigné directeur de cet établissement.
Les chefs de la délégation en faveur su Secours National M. Gozland et M. Tenoudji ont été arrêtés pour comparaître devant la cour martiale de Lyon.
Le docteur Bendjelloul affirme aux divers hauts représentants de l’Administration qu’il y a une bonne entente entre israélites et indigènes musulmans.
La Préfecture a posé la question au gouvernement général pour savoir si l’application du statut des juifs en Algérie, ne devait pas amener la révision des autorisations de “débits de boissons”, détenus par des Indigènes israélites.
Un article paru dans le “Républicain” du 3 janvier sous la signature “Un Musulman” (Benslimane) et intitulé “D’où vient l’argent juif ? La juiverie et le marché noir”, accuse les juifs de ne manquer de rien et de s’adonner au marché noir. L’article cite les marchandises, les quantités et les prix. Le rapport ajoute “l’auteur de cet article anti-juif aurait été plus juste en reconnaissant que les juifs ne sont pas les seuls à se livrer à ces trafics. En fait, seuls les juifs aisés le font, et au même titre que les musulmans aisés ou les Européens.”