Aix-en-Provence

Rapport au sujet d'un incident sur la voie publique, Bône, 6 novembre 1940

Selon ce rapport, Charles et Rosalie Lévy ont été insultés et attaqués par Marcel Beideira, qui était en état d'ivresse. Il incita des indigènes à lancer des pierres sur le couple Lévy :"Frappez c'est un Juif". Marcel Beideira déclara que M. Lévy l'avait aussi frappé, le dossier a été retourné pour inculper M. Lévy de coups et blessures.

Tract sur les positions respectives des Indigènes et des Juifs suite au statut des Juifs, Guelma, 9 novembre 1940

Ce rapport résume les différences profondes créées par le gouvernement français suite à la publication du statut des Juifs. Ces différences concernent les position politique et sociale des Indigènes musulmans et des Juifs. A la différence du musulman, le juif ne pourra plus faire partie d'une assemblée issue d'élection, il ne sera plus électeur ni éligible, il n'y aura plus d'instituteurs juifs, d'officiers juifs, de journalistes juifs etc.

Rapport sur le communisme, Batna, 12 novembre 1940

Ce rapport indique plusieurs informations :

1/ Aucune propagande communiste n'a été obervée au cours du mois écoulé. Certains éléments de l'ancien parti dissous sont surveillés.

2/ Jean Feugas, Maurice Trujillo, Jacob Seksik sont rentrés après leur démobilisation. Ils sont connus comme militants ou sympathisants de l'ancien parti communiste et sont sous surveillance.

Rapport sur l'antisémitisme, Batna, 12 décembre 1940

Ce rapport indique plusieurs informations :

1/ Aucune manifestation antisémite ne s'est produit lors du dernier mois écoulé.

2/ L'abrogation du décret Crémieux a été accueillié avec satisfaction par les populations européennes et indigènes et avec une extériorisation exagérée.

3/ Aucune remarque hostile et dangereuse n'est à signaler à l'égard des Juifs. 

Rapport du Commissaire de Police à propos d'un incident entre un juif et un indigène, Constantine, 14 novembre 1940

Un incident a éclaté dans le débit de boissons "Bentolila". Un indigène ne souhaitait pas régler le montant de ses consommations, il aurait dit au garçon israélite de l'établissement : "Ici c'est vous qui faîtes la loi". Sur l'intervention des agents de police tout rentra dans l'ordre.

Confirmation d'un message téléphonique, par la 19ème Légion de gendarmerie départementale, Compagnie de Constantine, 11 ocrobre 1940

Plusieurs commerçants indigènes et israélites travaillant sur le marché de Jemmapes ont manifesté certaines craintes au sujet de représailles le lundi 14 octobre, à cause de la hausse illégitime des prix pratiqués dans le commerce local depuis la guerre. Ces craintes ne paraissent avoir aucun rapport avec l'abrogation du décret Crémieux. Toutes les dispositions ont été prises pour assurer le maintien de l'ordre.