Bulletin mensuel d’informations concernant l’activité indigène dans le département d’Alger, June 1941
Description
Ce rapport donne un aperçu d’ensemble de juin 1941 sur l’activité politique des élus musulmans, des oulémas réformistes, du parti du peuple algérien, etc. Nous pouvons y lire également des informations sur la jeunesse du congrès musulman algérien, l’action des partis européen sur les Indigènes, les travailleurs indigènes, la question économique, etc.
La loi du 2 juin 1941 a remplacer celle du 3 octobre 1940. Elle interdit aux Juifs, non plus seulement les fonctions publiques, le journalisme, le théâtre, le cinéma, la radio, mais également toute une série de commerces de spéculation (banqiers, agents immobiliers courtiers…) et elle institue un numérus clausus dans les professions libérales (2% pour les avocats et médecins).
Un décret du 1er juin 1941 refuse toute détention d’armes aux Israélites.
Ces nouvelles dispositions sont bien accueillies par les Musulmans, qui n’éprouvent aucune sympathie pour les Israélites. Cependant, un certain nombre d’intellectuels dont le cheikh El Okbi se méfient des doctrines racistes.
Les Juifs sont poursuivis pour propos ou geste anti-nationaux. Quelques dirigeants israélites d’Alger songeraient à donner à leurs coreligionnaires le mot d’ordre de cesser progressivement toute activité commerciale.
A la fin du mois, le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Allemagne est accueilli avec enthousiasme par les Juifs, comme présage d’une défaite de celle-ci. Cette attitude est sanctionnée par la mise en résidence forcée de plusieurs commerçants Juifs précédemment poursuivis pour spéculation illicite. M. Bernard Lecache ex-président de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA) précédemment en résidence forcée à Teniet-el Haâd, est interné à Bossuet.